Samstag, 26. Dezember 2015

Dans le miroir de la menace islamiste

La peur, la haine nous font prendre l'islamisme pour la seule menace. Mais toute menace se nourrit d'autres menaces, de sa part de vérité et du mensonge qui ne menace pas que les islamistes, mais chacun de nous : se prendre pour la seule vérité.

Où est la part de vérité de l'islamisme ? C'est une vérité qui date, d'accord, mais elle se survivra d'autant plus qu'on la niera. Pour trouver cette part de vérité, il faut connaître l'histoire au moins assez pour s'imaginer ce qu'il serait devenu du monde arabe sans l'islam. Il y a de cela maintenant 1393 ans, la science arabe était en passe de développer cette technique qui a fait plus tard la suprématie de l'occident. Sans l'islam et son coup de fièvre religieuse, c'est cette science qui aurait pris le contrôle du monde, à une époque où rien n'aurait pu lui résister. Les islamistes actuels font souvent l'amalgame entre la technique et l'individualisme occidentaux. Et les milliards dépensés dans le monde pour la publicité, pour la manipulation de l'individualité, sont autant de tentatives de faire de cet amalgame une réalité. Mais sans l'islam d'alors, sans ce retour du monde à une barbarie relative, l'individualisme n'aurait pas eu le temps se développer comme il l'a fait les siècles suivants. La technique aurait depuis longtemps transformé les hommes en machine, sans n'avoir plus à dépenser un seul centime pour les manipuler.

C'est une erreur de croire que nous ne devons rien à l'islam. Mais l'erreur des islamistes est de croire qu'il puisse nous sauver une deuxième fois.

A trop avoir peur des islamistes, de leurs attentats et exécutions sommaires, de leur état qui se veut religieux, nous en oublions de regarder notre état en face. Nous croyons qu'il suffit de lui mettre une majuscule pour qu'il protège notre liberté. Sauf que la liberté n'est pas une affaire d'État, mais une affaire de volonté. Pas une volonté du peuple, mais une volonté tout court. La liberté n'est pas dans une majorité, quelle qu'elle soit, mais dans chaque résistant. Encore faudrait-il remarquer nos chaînes !

Le 15 janvier 2015, un attentat a frappé la rédaction d'un journal qui se réclamait de la liberté contre l'aliénation par les religions. En signe de solidarité, beaucoup ont déclaré: Je suis Charlie. Des jeunes dans les banlieux de Paris ont choqué leurs enseignants en se refusant à regretter la mort de ceux qui avaient fait Charlie. Ces enseignants n'avaient fait que suivre les ordres du gouvernement français en cherchant à tenir une minute de silence. Et voilà qu'ils étaient, dans leur propre classe, confrontés à l'aliénation islamiste pour qui le blasphème est passible de mort. Et pourtant ces jeunes sont moins le problème que des enseignants aliénés à une majorité. Et pas seulement si cette majorité se trouvait un jour être islamiste ou d'extrème droite.

La démocratie au sens strict de majorité a sa raison d'être. L'état n'est pas seulement là pour mener les guerres inévitées. Depuis l'industrialisation, il pourrait aussi être là pour assurer l'égalité devant le travail, pour venir à bout de l'aliénation par le travail. Mais s'il continue de se mêler d'éducation, il ne fera qu'engendrer au mieux des révoltés qui se trompent de cible, au pire des hypocrites qui n'offrent pas de cible.

La majorité ne peut enseigner. Toute éducation nationale est de l'indoctrinement. Et si l'école ne nous était pas restée en si mauvaise mémoire, nous regarderions mieux en arrière et finirions par admettre que les enseignants, là où  ils nous ont vraiment touchés, c'était quand ils arrivaient à surmonter le fait d'être fonctionnaires. Ce dont les jeunes des banlieux ont besoin, ce sont des enseignants qui croient en eux et pas dans les programmes, même les mieux intentionnés. Et les jeunes des banlieux ne sont pas les seuls à avoir besoin d'enseignants de cette trempe là.

Les hommes naissent égaux, mais ils sont loin de naître libres. La liberté est une maladie contagieuse et seuls peuvent la transmettre ceux qui l'ont déjà attrapée. Pour enseigner la liberté, il faut commencer par se refuser à recevoir ordre de quiconque.

L'école laïque a mis fin à une soumission religieuse. Mais il lui a suffi d'une génération pour être en retard sur la liberté qu'elle avait semée. Nous avons continué à croire en elle alors qu'elle était devenue un instrument de soumission. Elle nous a appris à haïr les barbares, à rêver d'une revanche inutile - au point de contribuer au déclenchement d'une première guerre mondiale.

Aujourd'hui, nous en sommes toujours à penser qu'il suffit de tuer les barbares à temps pour éviter une prochaine guerre mondiale. Bien sûr, tout le monde préfèrerait avoir raison et imposer sa vérité à bon compte. Mais c'est le meilleur moyen pour se tromper dans ses comptes.

Mieux vaudrait se regarder dans le miroir de la menace islamiste et voir que notre liberté n'est qu'un leurre. Les rédactions qui ne sont plus sous les ordres de l'état sont pour la plupart vendues. Et même la rédaction de Charlie avait perdu son indépendance avant de se faire abattre. Que vaut un pays où un attentat arrive trop tard pour achever les derniers restes de liberté ? Si tous ceux qui, il y a bientôt un an, ont déclaré qu'ils étaient Charlie, ne s'étaient pas contentés de ce geste symbolique, mais s'étaient décidés à financer des rédactions pour les rendre indépendantes des audiences ou tirages, alors Charlie ne serait pas mort pour rien. Mais même Charlie faisait l'erreur de croire que l'école laïque pouvait nous sauver une deuxième fois.

Au lieu de partir en guerre contre l'islamisme, il serait temps de rattraper le siècle de retard que nous avons pris sur la liberté. Ce n'est pas ça qui mettra fin aux attentats. Mais cela nous aidera à venir à bout de la barbarie de nos propres instincts. Car islam ou pas, il n'y a pas de plus court chemin que de l'éducation nationale au front national.

Sylvain Coiplet

Montag, 16. November 2015

Comme les autres révoltés

«Mettre le feu pour que pur le monde
L'autre violence
Morale sans respect
Force presque le respect

Tu tomberas
Comme les autres révoltés
Pour t'être trompé de cible
Et ne l'avoir pas ratée»

Aus «Red King»


Sylvain Coiplet


Liens:

Red King (1985-97)
Sylvain Coiplet

Donnerstag, 12. November 2015

Was heisst Demokratie ?

Wie oft habe ich mir von Leuten, die sich zur sozialen Dreigliederung bekennen, anhören müssen, dass man nur über die direkte Demokratie zur sozialen Dreigliederung kommen kann ! Als ob die Schweizer mit ihren Volksentscheiden hier den anderen irgendwas voraus hätten.

Nicht umsonst heisst es bei demjenigen, der als erster versucht hat, Schweizern die soziale Dreigliederung zu erklären:
«Eigentlich verstehen gerade von wirklicher Demokratie die Schweizer am allerallerwenigsten. [...] Da haben wir es überall zu tun mit einer in ihren eigentlichen Ausgestaltungen unmöglichen, scheinbaren Demokratisierung des geistigen Lebens und mit einer Demokratisierung des Wirtschaftslebens, und damit, daß die Leute glauben, dieses scheinbar demokratisierte Gemisch von Geistesleben und Wirtschaftsleben, das wäre eine Demokratie.» Rudolf Steiner, 14.10.1921, GA 339

Zugegeben, es ist leichter, Propaganda für die direkte Demokratie zu machen, als auch nur ansatzweise bei sich selber und bei anderen Verständnis für die Notwendigkeit einer sozialen Dreigliederung zu schaffen. Aber wenn man schon so bequem ist, könnte man auch genauso gut das Reden von der sozialen Dreigliederung ganz sein lassen.

Steiner hat einen anderen Schluss gezogen. Gerade weil die Schweizer am allerallerwenigsten von wirklicher Demokratie verstanden haben, hielt er es für besonders notwendig, ihnen «den Begriff des Rechts und der Gleichheit der Menschen» zu erörtern.

Dazu würde es nicht nur gehören, zu klären, was nicht demokratisch entschieden werden kann, sondern auch, was eigentlich demokratisch entschieden werden müsste, es aber heute noch nicht wird, weil man das Recht und die Gleichheit der Menschen nicht ernst nimmt.

Das klingt vielleicht paradox, aber ich bin inzwischen zu dem Schluss gekommen, dass manche Bekenner der sozialen Dreigliederung nur deswegen so viel wert auf direkte Demokratie legen, weil sie gerade von Recht nichts verstehen. Sie hätten sonst wie Steiner den Schwerpunkt auf ein demokratischeres Arbeitsrecht gesetzt, statt so viel Zeit damit zu verspielen, nach dem perfekten demokratischen Abstimmungsverfahren zu suchen. Dieses Versäumnis hat sie anfällig für die Versprechen der Befürworter eines bedingungslosen Grundeinkommens gemacht. Sie würden sonst alle merken, dass ein bedingungsloses Grundeinkommen in der letzten Konsequenz zu einer Entdemokratisierung führt. Ein solches Grundeinkommen bringt die Demokratie um eine ihrer zentralsten Aufgaben: die gerechte Verteilung der Arbeit in unserer industrialisierten Zeit.


Sylvain Coiplet

Weiterführende Links :

Sylvain Coiplet

Eine Kontroverse zwischen Sylvain Coiplet, Rainer Rappmann und Wilfried Heidt